Juliette Cousin, artiste associée de Court c’est Court 2017
Un court métrage à découvrir en marchant !
Juliette Cousin, la réalisatrice de At Night – court-métrage projeté dans la séance Animés – propose une balade visuelle dans son monde nocturne et texturé, mêlant dessins et poèmes. Comme une autre manière de découvrir son film, elle nous invite à une déambulation dans les rues de Cabrières d’Avignon à voir de jour mais au rythme de la Nuit, personnage central de ce film magique et mystérieux.
« J’ai développé depuis longtemps un intérêt certain pour l’univers lié à la magie et au surnaturel. Cet univers fantastique m’intéresse beaucoup, et me paraît passionnant. J’aime les périodes anciennes où le rapport qu’entretenaient les hommes avec la nature tournait autour du mystique et des croyances fortes à la magie.
J’apprécie également beaucoup cette thématique d’un point de vue visuel et esthétique : elle suggère en effet une ambiance fantastique, peut-être même un peu effrayante, et un lien fort à la nature.
J’ai choisi d’ancrer cette histoire en Suède, un pays où j’ai retrouvé cette ambiance si particulière. Il se dégage des pays du Nord une atmosphère qui m’attire beaucoup : de grands espaces naturels, des forêts, des lacs, et une culture ancienne empreinte de mystère, avec des vestiges de l’ère viking et des stèles aux écritures runiques. C’est un décor qui invite à réaliser une histoire autour de la magie.
Dans l’optique de trouver des références et des écrits pour étoffer cet univers, j’ai découvert un recueil de poèmes en anglais qui, à mon sens, retranscrivent parfaitement cette atmosphère si particulière que m’inspirent la magie et la Suède : il s’agit du recueil « AT NIGHT » de Lisa Circcarello, dont les poèmes sont utilisés comme éléments narratifs principaux du film. Ceux-ci sont ancrés dans un univers liés au surnaturel, racontant chacun une histoire à travers un voile complexe de cruauté et de désir, de force et de faiblesse, de folklore et de traditions familiales.
At night the dark has a sound. (…)
The dark has a sound like someone has fooled you.
Someone has fooled you.
Les personnages doivent être en désaccord avec ce monde de la nuit. Ils seront donc traités d’une manière différente (animés par ordinateur). Cependant, même s’il faut montrer que ces personnages ne sont pas dans leur univers habituel, face à ce monde nocturne et texturé, il s’agit de faire en sort qu’ils s’y intègrent tout de même.
Ceux ci se démarqueront principalement par leurs habits colorés qui viendront se détacher nettement sur le fond noir formé par la forêt. À certains moments, ils ne seront plus que des taches de couleurs perdus dans le paysage, slalomant entre des rangées d’arbres.
On pourrait considérer ce court métrage comme un extrait d’un projet plus ambitieux : un long métrage proposant une adaptation de chacun des poèmes. Ils prendraient tous racine dans le même univers tournant autour de la forêt et de la nuit. »